Comment donner le goût de lire aux élèves ? Adolire donner le goût de lire est un projet qui vise à promouvoir la lecture grâce à la réalisation d’un clip vidéo. Un projet pour développer la lecture (silencieuse et à voix haute), permettre aux élèves d’échanger entre eux, pour débattre sur un livre, pour travailler en groupe et être créatifs, pour prendre conscience des droits à l’image et de la propriété intellectuelle, pour acquérir des compétences en réalisation vidéo.
Une ressource proposée par Hera Ignazcak, professeure de Lettres, et Cladie Larmagnac, professeure documentaliste au collège Lionel Terray (Meylan, 38), dans le cadre des Heures numériques (2018-2019)
Diaporama de présentation
Objectifs
- Promouvoir la lecture silencieuse et à voix haute.
- Permettre aux élèves d’échanger entre eux, de débattre sur un livre, de travailler en groupe et d’être créatifs, de prendre conscience des droits à l’image et de la propriété intellectuelle, d'acquérir des compétences en réalisation vidéo.
Compétences travaillées
- S’exprimer de façon maîtrisée en s’adressant à un auditoire.
- Percevoir et exploiter les ressources expressives et créatives de la parole.
- Lire des textes varié.
- Lire des œuvres littéraires et fréquenter des œuvres d’art.
- Élaborer une interprétation des textes littéraires.
- Formuler des impressions de lecture, percevoir un effet esthétique, en analyser la source.
- Exploiter les principales fonctions de l’écrit.
- Utiliser l’écrit pour penser, apprendre.
- Maîtriser le fonctionnement du verbe et son orthographe.
- Maîtriser la structure, le sens et l’orthographe des mots.
- Connaître les aspects fondamentaux de la syntaxe.
- Être autonome.
- Coopérer, respecter les autres.
- Chercher des informations.
- Avoir un usage éclairé de l’outil numérique.
- Développer sa sensibilité.
- Se forger une culture.
Outils et modalités de travail
- Deux classes de 5e
- Individuellement et en groupe
Une séquence, d'une durée de trois semaines, placée au milieu de l'année (quand les élèves ont lu tous les livres).
Dans la salle de classe, au CDI, à la maison (pendant le confinement).
- Tablettes du collège
- Ordinateurs à la maison
- Classeurs
- Divers papiers
- Romans achetés par le collège, par le CDI et les bibliothèques
Démarche pédagogique
Contexte : notre collège est engagé dans un défi lecture avec le collège des Buclos voisin à l'initiative des bibliothèques de Meylan. ADOLIRE permet aux élèves de 5e de lire 5 romans puis de procéder au vote. L’auteur primé se déplace alors au collège et rencontre les élèves.
Une séquence entière est consacrée à ce travail, qui prend place au milieu de l’année scolaire. En effet, d’une durée de trois semaines (initialement) elle doit intervenir à un moment où les élèves ont pu lire les 5 romans proposés et avant le vote final des élèves qui se tient en mai.
Les activités liées au numérique représentent un tiers de la séquence. Nous souhaitons que le numérique soit au service de la lecture et ne remplace pas l’objet livre. Il est un moyen de développer la créativité des élèves et leurs compétences en lien avec les nouvelles technologies. La publication en ligne accentue la visibilité de leurs travaux et permet un partage, du cercle proche à la communauté éducative.
Les élèves choisissent un roman qui leur plaît (ce qui est un moyen de leur faire lire 5 œuvres complètes) et en cernent les caractéristiques : l’histoire, les personnages, le cadre spatio-temporel, le narrateur, les références. Cela est présenté sous forme de carte mentale. Cette première étape permet de vérifier que l’élève a bien lu et compris le roman, que son choix est réfléchi. Il faut traiter différentes sources d’informations, numériques ou non. Les élèves s’entraînent à lire des extraits à voix haute car nous avons aussi engagé nos classes dans le Concours de Lecture à Voix Haute proposé par la Grande Librairie : en janvier, nous arrivons au terme de ce projet (vote de l’élève qui représentera la classe). Ils ont pu percevoir et exploiter leur voix, leur respiration. Des vidéos proposées par la Grande Librairie sont vues en classe, les conseils des professionnels sont notés pour élaborer une fiche méthode sur la lecture expressive avec les élèves. Ces derniers doivent adapter leur lecture à l’extrait du roman qu’ils ont choisi.
Puis les élèves se mettent par groupe de 3 maximum. Pour vérifier que les 5 romans sont choisis à l’échelle de la classe, ils complètent en autonomie un grand panneau affiché au mur (au crayon à papier). Ils mettent en commun leur travail en respectant leurs goûts respectifs puis réalisent plusieurs ateliers : des frises de mots clefs, des cartes mentales sur les caractéristiques du roman : références, auteur, genre, sous-genre, thèmes, personnages, cadre spatio-temporel, narrateur, un extrait choisi avec explication du choix, un résumé, un avis sur le livre avec des arguments pour lesquelles ils effectuent des recherches si cela est nécessaire. Ils expriment ainsi leurs sentiments, formulent un avis pour partager leur point de vue. Ils confectionnent chacun un marque page à la maison. Ces activités permettent aux élèves de cerner l’œuvre sur laquelle ils travaillent en créant des supports dont ils se serviront dans leur vidéo.
Le confinement intervient. Nous mettons le projet entre parenthèse le temps de nous organiser avec les nouvelles modalités liées au travail à distance. Puis nous proposons au élèves de poursuivre le projet. Sur la base du volontariat, avec souplesse : possibilité de modifier les groupes, de travailler seul, de changer de roman, de nous donner des supports pour que nous mettions en forme la vidéo s’ils n’ont pas l'équipement nécessaire à la maison. Afin de proposer une différenciation pédagogique, sachant que les élèves ne disposent pas des mêmes outils à domicile, certains pourront réaliser une affiche numérique tandis que les élèves plus à l’aise, poursuivront le projet vidéo : cette option n’est pas retenue. Pour guider les élèves, nous produisons des supports (feuille de route, storyboard, aides diverses). Le storyboard est une étape primordiale. Les élèves se servent de leurs notes élaborées lors des recherches à partir de différents supports. Ils doivent adopter des stratégies et des procédures d’écriture efficaces, prendre en compte le destinataire (les autres élèves de 5e et un public plus large), les caractéristiques du roman, organiser leur texte en respectant les normes linguistiques. Ils sont invités à se relire : vérifications, améliorations, pendant et après l’écriture. Nous créons par ailleurs : un espace collaboratif de travail sur Oze, un fil de discussion propre sur Pronote, une conversation groupée avec les parents par couriel. Enfin ils se lancent dans la réalisation des clips vidéo. Ils sont sensibilisés aux droits en lien avec le numérique concernant la publication d’images, de musiques, de productions intellectuelles. Nous faisons le point régulièrement, annotons leur travail, aidons au lien entre les élèves dans le groupe quand c’est nécessaire (et entre les parents). Ce travail de réalisation leur permet de développer leur créativité.
Bilan de l'expérimentation
Le confinement a bousculé la séquence au moment de la préparation même de la vidéo. Plus de la moitié de chaque classe s’est néanmoins portée volontaire pour poursuivre le projet à distance. Pas de doute : les projets donnent du sens à la scolarité de nos élèves et suscitent une réelle envie de travailler.
Certains élèves restent « collés » à leur carte mentale et ne parviennent pas à monter un storyboard original : ils filment des morceaux de leur carte mentale en la commentant. Avec des remarques formatives ils améliorent leur vidéo. Les clauses d’autorisation de la propriété individuelle ne sont pas toujours respectées : nous les rappelons aux élèves et ils acceptent de modifier leurs productions.
L’attrait du numérique est indéniable. Il est indissociable d’un travail de préparation sérieux ce qui est souvent une surprise pour les élèves dont les pratiques numériques sont très hétérogènes.
Le rendu final est très gratifiant et le fait de le publier sur le site du collège est très motivant pour nos élèves.
Les clips vidéo permettent de valoriser diverses créations manuelles des élèves (les dessins, les enregistrements audio, les photos, les créations diverses telles les marque-pages) et nous permettent d’enrichir un pannel varié de compétences.
Travailler avec un(e) collègue est très agréable et constructif : nous avons adoré échanger toutes les deux.