Pourquoi et comment créer un bot pour renforcer la maitrise de la langue ? Les objectifs visés : un travail sur la langue, en particulier sur les classes grammaticales, sur l’accord du GN et les synonymes (lien avec le sens) ; ( les limites de l’écriture par un robot si possible). Les compétences en œuvre : maitriser le genre et le nombre, réécrire un texte.

Une ressource proposée par Isabel Baraglioli, professeure au collège Denis Brunet (Saint-Sorlin en Valloire, 26), dans le cadre des Heures numériques (2019-2020)

Diaporama de présentation

H5P

Objectifs

  • Travailler la langue, en particulier les classes grammaticales, l'accord du GN et les synonymes
  • Maîtriser le genre et le nombre, réécrire un texte.

Outils et modalités de travail

  • 1 classe de 6e
  • Travaux de groupe et en groupe classe
  • Classe virtuelle pendant le confinement

3 mois avec des séances ponctuelles

En classe ou à distance

  • Tableur Excel
  • Compte Twitter

Démarche pédagogique

A partir de la lecture de « L’appeldelaforêt » de J.London en lien avec un projet interdisciplinaire de Classe Culturelle Numérique, les élèves ont écrit une suite possible du chapitre 1 à partir des indices de la situation initiale du récit.

Au 1er trimestre, un premier travail sur les classes grammaticales à partir de la grammaire en couleurs a été effectué.La reprise de l’incipit pour le bot littéraire a permis de réactiver les connaissances sur les classes de mots et de les approfondir, en particulier avec les classes de mots variables pour travailler également l’orthographe avec l’accord à l’intérieur du GN.

La première étape a d’abord été de présenter le projet aux élèves en leur expliquant ce qu’est un bot littéraire et son intérêt. En parallèle, la classe faisait des ateliers d’écriture hebdomadaire avec le dispositif« Twoulipo », centré sur des jeux d’écriture sur le principe de l’OULIPO. Ces deux activités ayant pour but la motivation à l’écriture par le jeu.

La seconde étape a demandé aux élèves d'analyser les classes grammaticales présentes dans le texte proposé par l’enseignant : ils ont ainsi repérer sur quelles variables l’écriture allait se faire.

Pendant la troisième étape, les élèves ont travaillé en groupes en réfléchissant de façon collaborative à l’aide d’un tableau reprenant les catégories de variables. Ils ont commencé par la première phrase puis ont renouvelé le travail pour la deuxième phrase.

Le quatrième temps a été un temps collectif pour regarder les propositions des groupes : la classe a validé ou invalidé les propositions. Les élèves ont pu les rectifier quand il y avait des erreurs d’accord, de genre dans le GN ou dans la conjugaison de l’imparfait.

Le codage n’a pas été fait par les élèves car c’était une tâche trop compliquée pour les 6èmes, même avec l’appui du collègue de technologie.

Une fois le bot lancé et après plusieurs publications, pour la cinquième étape, les élèves ont étudié des publications sélectionnées par l’enseignant. Comme du temps s’était écoulé, la consigne était de retrouver les variables juste en observant les tweets.C’était l’occasion de réactiver les notions.

Pour la sixième étape, une sélection de publications d’un autre bot littéraire ( BotAlice, @BotAlice1) a été analysée. Il fallait repérer les changements, tout en précisant que les variables n’étaient pas forcément les mêmes que pour le bot de la classe. En effet, les publications, entre autres, comportaient des compléments circonstanciels de manière. Cela a permis ensuite de travailler sur ce type de complément.

Pour la dernière étape, l’objectif visé voulait mettre l’accent sur le sens et la cohérence textuelle ainsi qu’un retour sur les propositions validées dans la quatrième étape.

Bilan de l'expérimentation

L’expérience a été positive malgré un obstacle inévitable au départ : la compréhension pour les élèves et l’enseignant des modalités de fonctionnement et de création du bot. Comme toute nouveauté, il faut un peu de temps au démarrage. La suite est très intéressante.

Les élèves ont apprécié la modalité ludique de l’activité, ce qui leur a permis d’oublier les craintes éventuelles, pour certains, des difficultés qu’ils peuvent rencontrer dans l’écriture. Ce projet a mis du sens aussi dans les apprentissages en faisant du lien entre les différentes activités du cours de français. Le travail en groupes et en collectif dans le groupe classe a été bénéfique.