Les compétences de l'oral dont l'éloquence sont travaillées avec et à l'aide du numérique : l'ENT et l'application en ligne de lecture Glose vont permettre aux élèves de 3ème de développer l’expressivité et la fluidité d’une lecture, d'interroger l'acte de dire grâce à une pratique ritualisée et récurrente du numérique mais aussi de développer la confiance en soi et ses capacités argumentatives et oratoires grâce à un travail collaboratif et collectif.

Une ressource proposée par Stéphanie Lokoli, professeure au collège Henry Bordeaux (Cognin), en charge de l'enseignement de l'éloquence dans son établissement, dans le cadre des Heures Numériques 2020-2021

Diaporama de présentation

Objectifs

  • Développer l'expressivité et la fluidité d'une lecture.
  • Interroger l'acte de dire grâce à une pratique ritualisée et récurrente du numérique.
  • Développer la confiance en soi et ses capacités argumentatives et oratoires grâce à un travail collaboratif et collectif.

Outils et modalités de travail

  • Une classe de 3e, 29 élèves
  • A distance

Toute l'année.

  • Application de lecture numérique "Glose Éducation".
  • Équipement mobile individuel : ordinateur, tablettes, téléphone portable.

Démarche pédagogique

Inscrit dans le dispositif « Éloquence » de l'établissement, l'enseignement de l'éloquence a été proposé à l'année à une classe de troisième de 29 élèves à raison d'une heure par semaine.

Le projet : « Enseigner l’éloquence grâce au numérique » a été effectif dès le mois de septembre, en complément d’un enseignement en présentiel, et a pris fin en mars 2021. Des exercices d'articulation, des joutes oratoires, des rencontres de lectures expressives adossées au concours national La Grande Librairie ou Les Nuits de la lecture sur Twitter, des plaidoiries et des avis argumentés ont été autant de productions d'élèves mises en ligne- à la fois sur le blog de l'ENT et sur l’application numérique Glose Education- afin de développer les compétences orales des élèves, leur argumentaire, leur esprit critique et collectif.

Toute cette activité menée autour du numérique et de la prise de parole a servi de base de travail pour la constitution d'une anthologie sonore à plusieurs voix, de lectures expressives, d’oralisation de plaidoiries dans le cadre d’un concours

d’éloquence en partenariat avec l’université de droit Jacob Bellecombette, ainsi que pour l’oral du DNB.

Le projet « Enseigner l’éloquence grâce au numérique » a donc été mené avec l’application de lecture en ligne « Glose éducation ». Cet outil numérique a contribué à un enseignement de l’éloquence par le fait qu'il a créé une dynamique de partage et un travail collaboratif autour de la parole. Les orateurs, les lecteurs, les plaideurs, pouvaient en effet s’exprimer sur le réseau social de la classe et les camarades, en retour, interagissaient oralement grâce à l’annotation audio sur le réseau social de la classe.

Par exemple, pour poster un exercice d’articulation ou tout autre activité proposée par l’enseignant durant l’année, l’élève utilisait l’annotation « audio », s’enregistrait, et publiait sa prise de parole sur le flux d’actualités de la classe. Si deux élèves étaient en rencontre de lecture expressive ou en joute oratoire , alors l’un des deux élèves identifiait l’autre à travers un « @ » ce qui lui permettrait de recevoir sur son mail personnel une notification de la plateforme et ainsi de pouvoir s’exprimer à son tour. L’élève, en effet, se connecte sur Glose avec un mail personnel car le professeur a demandé en amont aux responsables légaux de compléter une autorisation de publication.

Avec l'application de lecture « Glose Education » les élèves disposaient en effet d'une œuvre en format numérique : Les Victorieuses de Laetitia Colombani. Une anthologie sonore du premier chapitre de ce livre avec toutes les voix des élèves a d’ailleurs été effectuée durant la première période. Ainsi, à distance, pour s’exercer à une lecture fluide, des jeux et exercices oratoires ont alors été proposés par l’enseignante sur cette même plate- forme de lecture numérique. L’identité vocale des élèves s’avérait plus « juste » puisqu’ils étaient détachés de tout port du masque. Ainsi, pour améliorer l’articulation, la lecture d'un extrait des Victorieuses pouvait se faire avec un stylo entre les incisives. Ceci permettait une véritable complémentarité avec le cours mené en présentiel.

Ensuite, les élèves ont aussi eu la possibilité de s'affronter oralement en ligne afin de développer leur argumentaire, notamment dans la perspective d’un concours national au service d’une cause élaboré par La Maison Hatier, ou encore d’un concours d’éloquence totalement dématérialisé organisé par l’association Jurisentreprise de l’université de droit de Chambéry.

Travailler l’éloquence avec cet outil numérique aura donc permis de toujours garder le lien avec les élèves, entre les élèves, et d’être complémentaire avec l’enseignement proposé en présentiel. En effet, le professeur avait coutume de partir des productions en ligne des élèves avant chaque cours d’éloquence afin d’opérer une sorte de « rétro-action » sur la prise de parole. En effet, en écoutant les différentes productions mises en ligne, les élèves pouvaient évaluer leurs propres arguments, ou leurs propres lectures expressives tout en précisant les points à améliorer ou à consolider. L’enseignant pouvait ensuite commenter les prestations de chacun, sur le fond et sur la forme aussi.

Enfin, le tournoi proposé par l’enseignante autour de la lecture expressive assurait un rôle de « déclencheur » pour la dynamique collective, indispensable pour travailler la prise de parole.

Bilan de l'expérimentation

Ce projet « Enseigner l’éloquence grâce au numérique » peut se faire selon le rythme et les besoins de l’enseignant, de façon ponctuelle, ou plus ou moins prolongée.

Il permet d’être porteur d’un véritable lien social. La mise en place d’exercices, de tournois ou de duels proposés permet surtout de travailler l’oral d’une façon ludique . Tout ceci constitue une source d’attractivité à la fois pour l’enseignant - qui se prend au jeu ! - mais aussi pour les élèves qui « osent » prendre la parole d’une façon beaucoup plus libérée.

Toutefois, un tel projet implique que l’enseignant puisse fixer les règles de communication avec sa classe : il fixe ainsi des créneaux sur lesquels il se connecte à « Glose » pour répondre aux élèves par exemple.

Une telle approche de l’éloquence permet de mettre en œuvre la différenciation pédagogique auprès des élèves. L’enseignant n’est pas seulement là en tant que pédagogue pour apporter des contenus et savoirs didactiques, il est aussi celui qui régule la prise de parole avec son rôle de modérateur et d’éducateur puisqu’il s’assure, sur la plate-forme numérique, de la bienveillance des commentaires et des propos des élèves.

Annexes

  • Annexe 1
  • Annexe 2
  • Annexe 3